2. Chrysomèle « Trouver une alternative 2. Chrysomèle « Trouver une alternative au maïs n'est pas simple »
Désormais en zone de confinement, Fabrice Monnery doit s'adapter aux nouvelles règles destinées à contenir la progression de l'insecte.
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En Rhône-Alpes comme en Alsace, une politique de régulation de la chrysomèle s'est substituée à la stratégie d'éradication qui n'a pas donné les résultats escomptés. Les producteurs de maïs sont désormais tenus d'appliquer des mesures de rotation et de traitements larvicides au semis.
ROTATION MAÏS-BLÉ
Installé sur 162 ha (irrigués), dont 128 ha de maïs (cultivé à 85 % en monoculture), 24 ha de blé et 10 de gel, Fabrice Monnery, céréalier à Saint-Vulbas, dans l'Ain, s'est mis en conformité avec la nouvelle réglementation édictée l'automne dernier. La monoculture de maïs pratiquée depuis plus de vingt ans sur 110 ha a dû être rompue. Sur ses terrains superficiels qui se réchauffent vite, le maïs donne de bons résultats (130 q/ha en moyenne et jusqu'à 145 q/ha).
Alors que certains de ses collègues ont choisi d'introduire du soja, du sorgho ou du tournesol, Fabrice a opté pour une rotation maïs-blé. Avant de se tourner vers des cultures de printemps, Fabrice préfère voir ce que donneront les nouveaux désherbants. Le blé était déjà produit par obligation sur 40 ha le long du Rhône, avec une conduite économe : des Cipan (vesce-avoine et phacélie) sont notamment installées entre blé et maïs afin de réduire l'apport d'urée de 20 à 40 unités selon les sols. En revanche, semer du blé en plaine où les rendements moyens s'élèvent à 70 q/ha n'est pas idéal économiquement.
PERTE DE REVENU
Comme ses collègues, Fabrice pressent une perte importante de marge à l'hectare, même si celle-ci est encore difficile à chiffrer précisément : « Il y a deux ans, les comparaisons de marges effectuées entre un soja et un maïs avaient montré un différentiel de 500 €/ha. Depuis, le prix du soja a grimpé à 400 €/t et ceux du maïs et du blé ont aussi augmenté. Mais les charges ont progressé et le différentiel s'est creusé. Il est aujourd'hui de 1 100 €/ha en défaveur du soja et 830 €/ha au détriment du blé. » Même en tenant compte des effets positifs de la Cipan sur le coût de la fertilisation, Fabrice craint de perdre du revenu. D'autant que, parallèlement à la rotation, un traitement larvicide avec Force 1,5G a dû être effectué sur les maïs de plus de trois ans, soit sur 115 ha. Pour compenser les surcoûts liés aux traitements (60 €/ha), Fabrice n'est pas sûr de pouvoir compter sur l'indemnité versée dans le cadre du fonds de solidarité créé fin 2009 (lire l'encadré).
« Les mesures qui nous sont imposées sont un peu abusives compte tenu de la très faible densité de chrysomèles (2 captures) trouvée dans le secteur. Mais peut-être vaut-il mieux être en confinement que de se voir soumis, les prochaines années, à des contraintes plus draconiennes. »
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